E Caduc Et E Muet

E Caduc Et E Muet[Retour chariot][Retour chariot]L'e caduc, même suivi de la consonne s ou de la terminaison nt, ne compte pas à la fin d'un vers.[Retour chariot][Retour chariot]Exemples:[Retour chariot][Retour chariot]"Nous savons que le mur de la prison recule"[Retour chariot]Métrique 1 2 1 1 1 1 1 2 2 (et non 3)[Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]"Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres,"[Retour chariot]Métrique 3 1 2 1 2 1 1 1 (et non 2)[Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]"Les mois, les jours, les flots des mers, les yeux qui pleurent"[Retour chariot]Métrique 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (et non 2)[Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]Le E caduc s'élide (liaison) devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet.[Retour chariot][Retour chariot]Exemples:[Retour chariot][Retour chariot]"Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux "[Retour chariot]Métrique 1 1 1+ 1 1 1 1 1 1 1 1 1[Retour chariot][Retour chariot]"Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants"[Retour chariot]Métrique 1 1+ 2 1 1 1 1 2 2[Retour chariot][Retour chariot]"Plus hideux, plus féroce, ou plus désespéré"[Retour chariot]Métrique 1 2 1 2+ 1 1 4[Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]Depuis Malherbe le e caduc final précédé d'une voyelle ne peut être mis dans le corps d'un vers que si le mot suivant commence par une voyelle ou en h muet.[Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]Exemples:[Retour chariot][Retour chariot]"Non! de sa vie à tous" est correct.[Retour chariot]"Non! de la vie de tous" ne l'est pas.[Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]Avant Malherbe le e caduc précédé d'une voyelle ce prononçait et comptait comme un mètre:[Retour chariot]Exemple:[Retour chariot]"Marie, qui voudrait votre nom retourner"[Retour chariot]Métrique 3* 1 2 2 1 3[Retour chariot][Retour chariot]Car cela ce prononçait: " 'marieu' qui voudrait votre non retourner"[Retour chariot][Retour chariot]Malherbe établissait cette règle afin de permettre la transition entre ceux qui prononçaient toujours le e suivant une voyelle et ceux qui ne le faisait plus et cette règle fut respectée par la plupart des poètes depuis le 17ème[Retour chariot]jusqu'au début du 20ème siècle.[Retour chariot][Retour chariot]Pourtant elle ne se justifie plus puisque le e caduc ne se prononce plus. (e devenu muet) quant il suit une voyelle.[Retour chariot][Retour chariot]D'une manière similaire dans les verbes conjugués ce terminant en "aient" (troisième personne pluriel) l'e ne compte pas comme un mètre car il ne se prononce jamais ces mots peuvent entrer dans le corps du vers, même devant une consonne.[Retour chariot][Retour chariot]Exemples:[Retour chariot][Retour chariot]"De tous ces coeurs joyeux qui battaient sous ses toits"[Retour chariot]Métrique 1 1 1 1 2 1 2(et non 3) 1 1 1[Retour chariot][Retour chariot]"Tous ces volets fermés s'ouvraient à sa chaleur,"[Retour chariot]Métrique 1 1 2 2 2(et non 3) 1 1 2[Retour chariot][Retour chariot]"Des noyés descendaient dormir à reculons !"[Retour chariot]Métrique 1 2 3(et non 4) 2 1 3[Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]A l'intérieur d'un vers, l'e caduc, suivi des consonnes s, nt, compte toujours pour une syllabe. (sauf pour les terminaisons en "aient" comme indiqué ci-dessus)[Retour chariot][Retour chariot]Exemples:[Retour chariot][Retour chariot]"Ses houles où le ciel met d'éclatants îlots"[Retour chariot]Métrique 1 2* 1 1 1 1 3 2[Retour chariot][Retour chariot](Appréciez l'effet sonore imitant la houle de l'océan qui résulte de cette règle: "Ses houles où. . .")[Retour chariot][Retour chariot]"Où tendent tous les fronts qui pensent et qui rêvent"[Retour chariot]Métrique : 1 2 1 1 1 1 2* 1 1 1[Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]"Oui, je vous revois tous, et toutes, âmes mortes!"[Retour chariot]Métrique : 1 1 1 2 1 1 2* 2 1 [Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]L’élision[Retour chariot][Retour chariot]règle empruntée sur le site de Mémoire et culture [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien][Retour chariot][Retour chariot][Retour chariot]L’élision est très importante dans la poésie classique car elle favorise l’enchaînement des mots et, par voie de conséquence, une diction coulante. L’élision est le retranchement ou l’annulation de l’e muet à la fin d’un mot immédiatement suivi d’un autre mot qui commence par une voyelle (ou un h non aspiré). L’élision a été créée pour corriger la monotonie que produiraient trop de « e » muets. De plus, il faut savoir que tous les « e » comptent pour un pied et se prononcent tous.[Retour chariot]Prenons un exemple de deux vers :[Retour chariot][Retour chariot]« Il dévoile son âme avec des mots en fête,[Retour chariot]de l’argent, de la gloire, il ne fait pas la quête. »[Retour chariot]Les « e » sont élidés, le nombre de pieds est exact, c’est bien ![Retour chariot][Retour chariot]« Il dévoile son âme dans des textes de fête,[Retour chariot]De l’argent, de la gloire, il ne fait pas la quête. »[Retour chariot]Ainsi écrit, on peut relever deux fautes :[Retour chariot][Retour chariot]1°) Le « e » du mot âme n’est pas élidé et doit donc se prononcer, ce qui est laid à l’oreille et brise le rythme. 2°) Le « e » de gloire se prononçant, le vers contient 13 pieds au lieu de 12. Le fait de l’élider a permis l’équilibre.[Retour chariot][Retour chariot]Des mots sont traîtres car difficiles à employer, parce qu’il faut toujours élider le « e ». Ce sont ceux comme : joie, rue, jolie, etc. bref lorsque le « e » final est précédé d’une voyelle simple ou composée. Racine a écrit :[Retour chariot]« Sur sa joue, en riant, elle essuie une larme »[Retour chariot][Retour chariot]La première partie d’un vers porte le nom barbare d’hémistiche, c’est la coupure du milieu donc qui se présente et dans aucun cas l’hémistiche ne peut s’arrêter sur un « e » muet. L’élision est indispensable, aussi choisit-on le plus souvent des mots sans « e » à élider.[Retour chariot][Retour chariot]La femme-poète est beaucoup plus encombrée d’élisions que « l'homme-poète » car, qu’elle soit aimée, déçue ou abandonnée, le genre féminin la poursuit. Le bon conseil pour les mots difficiles à élider, voire impossibles, c’est de les mettre à la rime ! Danger donc pour les joies, les avenues, les haies, etc. de même que les verbes au pluriel comme voient ou croient dont le « e » n’est pas élidable (erratum? Lire plus bas...!). Notez bien de les mettre à la rimes, de même que les années, les données, les trouvées, etc.[Retour chariot]L’imparfait et le conditionnel des verbes au pluriel ne subissent pas cette loi car le son « aient » les sauve. On peut donc écrire, comme la Fontaine :[Retour chariot]« L’ombre et le jour luttaient dans les champs azurés. »[Retour chariot]A savoir que le « e » intérieur des mots n’est pas soumis à l’élision, ne compte pas non plus pour un pied dans, par exemple, gaie-té, dé-voue-ment, paie-ra. Que de choses à apprendre n’est-ce pas ? à retenir surtout ![Retour chariot]L’e muet, dit-on, bien employé, fait le charme du vers français ! 
L’e caduc 
En finale absolue, il n’est jamais compté. C’est ce qu’on appelle l’apocope de l’e caduc. 
Rappel : la chanson a conservé à toute époque la présence de ce e et lui consacre une note pleine : J’ai du bon tabac / Dans ma tabatière. On appelle la syllabe en e caduc syllabe surnuméraire et c’est elle qui fournit les rimes dites féminines. 
  • S’il est placé devant voyelle, le e n’est pas compté 
  • S’il est placé devant consonne, il est compté. 
Cette caractéristique explique certaine licence poétique sur des mots comme encore que l’on écrira encor. 
  • La prosodie classique a ensuite évité le problème de la prononciation archaïque d’un e après voyelle. A l’intérieur d’un mot, l’e n’est jamais compté (Ex : avouera). En finale de mot, la suite voyelle + e + consonne est bannie, sauf à la rime. De même est fortement déconseillé l’emploi d’un e tonique devant voyelle, puisque la langue normale ne l’élide pas. Ex : Faites-le à votre tour. 
Les règles classiques concernant le décompte de l’e caduc ont été observées scrupuleusement jusqu'à la fin du XIXe siècle. Certains poètes moderne, par la suite, s’abstiendront de se conformer à certaines des règles susdites. 
  • En milieu de vers, par exemple, le e peut être apocopé devant consonne, sans qu’il soit compté au nombre des syllabes : c’est ce qu’on appelle la césure épique. Ex : Laisse dormir ton ancre tout au fond de mon sable. 
  • En revanche, lorsque ce phénomène se produit à n’importe quel autre endroit du vers, on parle de coupe épique. Ex : Me parvienne joyeuse et douce, touffue et sombre 
  • On perle enfin de syncope lorsque l’e à l’intérieur d’un mot n’est pas compté. Ex :[samdi] pour samedi.